Je quittai Anost sous un ciel gris. C'est ma foi, plus confortable pour marcher. J'ai entendu des gens se plaindre de ces va-et-vient météorologiques. Tous les deux jours nous passons de 18 à 33 Cº. Epuisant pour le sédentaire, alors pour le marcheur. L'organisme ne sait plus où il en est. Mais bon, je me trouve vraiment en bonne forme. Pas de bobo notable, des muscles rodés, des pieds en très bon état pour le programme demandé.
Très longue marche prévue jusqu'à Autun, porte Sud du Morvan. Autun, j'y avais le souvenir d'un magnifique week-end entre copains dans la maison familliale de Véronique et Isabelle, deux amies que je voyais régulièrement à l'époque. Malgré la distance, elle habite desormais Valence avec sa famille ; Véronique et moi sommes restés en contact. Il me semblait bien que ses parents, que je connaissais bien, y passent toujours l'été. Evidemment avec ma semaine dans le désert de l'Attacama, pas possible de prévenir de mon passage plus tôt. Vers 12h, je retrouve du réseau et contacte par sms mon agent de liaison (ma maman). Efficace, comme une Money Penny de Plougastel, elle me dégotte le numéro de Bernard et Françoise à Autun. Un coup de fil et la perspective entousiaste d'une soirée avec des gens formidable, une table mise, une chaise pour dîner assis, et un vrai lit, s'ouvre à moi. "it's a wonderful world"
J'avale les km ; mais pas assez vite pour arriver à une heure raisonnable chez mes hôtes. A 19h30, je prends la décision de faire du stop pour les 5 derniers km. Je n'ai pas attendu une minute, qu'une voiture s'arrêta pour me déposer quelques instants plus tard à la gare d'Autun. C'est incroyable ces engins tout de même ! Nous avons fait 5km, assis, sans forcer sur les jambes et à une vitesse de dingue. S'il avait plu, je crois même que nous n'aurions pas été mouillés ! Dingue je vous dis ! Plus que 900m et me voilà au paradis.  Je fus accueilli avec la chaleur d'amis proches heureux de se revoir. Ayant une parfaite expérience du type de parcours que je suis en train de réaliser (la statue dans le hall d'accueil est celle d'un pélerin et les bâton de marche confectionnés par Bernard pour chacun de ses petits-enfants trônent en bonne place), Françoise me dirigea immédiatement vers la salle de bain. Quel bonheur que cette baignoire avec un petit siège pour poser mes fesses et laisser mes pieds ne plus porter de poids. Après cela, le festival continua : apéro (Si ! Si !), saucissons et jambons divers, y compris le jambon persillé du Morvan ( une tuerie, comme disent les jeunes !) Nous allâmes nous coucher pas trop tard. Que c'est bon un lit frais ! Quand on vit avec peu, l'accuité aux choses est décuplée.
...What a wonderful world !