Le lundi au soleil, lala lala lalala, c'est une chose qu'on n'aura jamais ! Réveil trempé. La nuit a été diluvienne. Dans ces cas là, tout demande des efforts démultipliés. Chaque geste est alors calculé pour limiter tout apport d'eau supplémentaire sur mes affaires. Le temps de pactage est multiplié par deux, sans compter le temps de séchage de la tente.
Je laisse partir la plupart des hollandais et nous voici bientôt très peu nombreux dans le camping. J'en profite pour suspendre mes toiles de tentes à l'infrastructure du bloc sanitaire. Tout est système D. Une période de moindre pluie entre 10h30 et midi, me permet de plier mes affaires à peu près sèches. Un peu de blog et je quitte le camping vers midi. La pluie redouble alors de violence. Cela ne m'empêche pas de visiter la superbe église St-Philibert, une ancienne abbatiale. J'ai mis une photo de l'orgue, qui a été construit sur une structure en forme d'étrave de bateau. C'est magnifique, cela donne l'effet d'un vaisseau volant. Au-dessus du narthex se trouve une chapelle très curieuse.
A l'extérieur, ambiance déluge. Personne dans les rues, des trombes d'eau. Je m'arrête à la boulangerie et y commande du chaud (quiche et pizza, je crois), ainsi qu'un café à emporter. Je m'en vais déguster tout cela sous la vitrine du Crédit Agricole. La misère je vous dis. Les employés communaux sont en alerte. Toutes les canalisations débordent.
Allez courage ! C'est parti pour une après-midi non stop. Je n'ai pas grand chose à vous dire, sauf que la pluie c'est pénible en temps ordinaire ; mais en rando, c'est une plaie. Avancer demande une énergie beaucoup plus importante. Tout est alors compliqué : faire une pose, se sècher les pieds régulièrement pour éviter les ampoules, faire sécher ma lessive quotidienne, etc...
Inutile de vous dire que je navigue en solo complet, personne de la journée.
Vers 20h, j'arrive à Romenay ...et miracle la pluie s'arrête enfin. Impossible de planter la tente. Je décide de me mettre à l'abri sous l'avancée de la salle communale. Il n'y a pas d'eau ; mais le sol est propre et une prise de courant extérieure me permettra d'alimenter mon portable : bivouac luxe. Avant de m'y préparer pour la nuit, il me faut, comme chaque jour, trouver un point d'eau pour me laver et laver mes affaires du jour. Je me dirige vers la place principale de cette jolie bourgade, capitale du poulet de bresse. Là, le camion pizza m'attend. Le pizzaiolo est très sympa. Je lui passe ma commande et en profite pour investir les toillettes publiques. Il y a un grand lavabo, c'est carrelé, nickel ! Et voilà votre Rico, nu dans les chiottes, se douchant avec son assiette verte en plastique. L'eau s'évacue ensuite par les urinoirs. Le gel douche, n'en doutons pas, nettoie le sol au passage. Les municipalités devraient me payer pour passer chez elles. J'ai même le temps de faire ma lessive.
Une fois terminées les tâches ménagères, il ne me reste plus  qu'à profiter de ce verre de rosé offert par mon pizzaiolo. Je mange ensuite assis sur un banc de pierre et rejoins mes quartiers de nuit.