La voilà cette dernière journée !
Souvent sur le parcours, je me suis demandé dans quel état d'esprit j'aborderais cette dernière séance. Nostalgie ? Soulagememt ? Impatience ? Rien de tout cela. Je suis calme et serein. Simplement le sentiment d'avoir bien fait les choses, d'avoir été à ma place, d'avoir pu saisir une chance unique. Pas d'euphorie, pas d'adrénaline.
J'ai pris tout mon temps pour plier mes affaires et prendre mon petit déjeuner. Comme il pleuvait (c'est quand même pas le dernier jour que l'on va changer les bonnes habitudes), j'avais transféré mon réchaud et le reste dans l'espace vaiselle du bloc sanitaire. Un campeur m'aborda et commenca à me poser des questions. Bientôt, ils furent 15 autour de moi. Il y avait ceux qui participaient à la conversation et puis les autres qui écoutaient ; comme cette dame qui lava au moins quinze fois la même assiette ! Ce fût un vrai moment d'échange et de rigolade. Il faut dire que, vu la météo, tout le monde avait le temps.
Je pris enfin la route vers midi. Je n'avais que 18 km à parcourir avant le jet d'eau. J'étais riche en temps ; mais j'avais aussi quelque chose d'important à faire. Je voulais écrire à mon compagnon. Pour cela, la pause déjeuner au McDo sur la nationale me sembla le lieu idéal pour me créer une bulle.
Une fois fait, je me dirigeai vers la frontière, le long du route totalememt inintéressante. Visiblement, je n'avais pas la tête du contrebandier ; le passage devant le douanier suisse fût des plus brefs : "Bonjour Monsieur, je me rends à Genève à pied", réponse : "Vous prenez le passage sur la droite, et c'est tout droit". Un peu déçu par si peu d'intérêt, je me dirigeai donc vers le tunnel qui passe sous l'aéroport.
Et bien voilà, Genève ! Ses larges avenues, ses buildings hébergeant des institutions internationales prestigieuses, ses grosses berlines, ses nounous philippines qui promènent les enfants de diplomates, etc...
J'atteignis les bords du Léman vers 17h40. Je m'assis sur un banc, me déchaussai pour sécher mes pieds, et profita du calme, du moment, du lieu.
18h10, il était temps ! Je refis mes lacets pour la toute dernière fois du périple et termina mon parcours. J'étais au jet d'eau à 18h35. Monique et Yves m'y attendaient.
Voilà, la boucle était bouclée. Ce sont eux mes grands inspirateurs de ce voyage. Ils avaient parcouru le chemin Genève > la Pointe du Raz il y a quelques années. Cela m'avait fasciné et je m'étais dit qu'un jour...
Un jour je...  Nous nous sommes tous dit cela pour quelque chose. Si vous percevez un signe, si une fenêtre s'ouvre, n'attendaient pas, saisissez le rêve. Sa possibilité peut vite passer ; ses acquis seront éternels ; mais les regrets peuvent l'être aussi.
Ce que j'ai vécu ne s'achète pas ! Quoiqu'il se passe dans ma vie, je me suis enrichi incroyablement ! Personne ne pourra me le prendre !
C'est de l'intime, c'est de l'universel !
Livrer ses sentiments ? Impudique ? Mais une telle expérience ne se vit que dans la vérité et la transparence. La vérité et le coeur sont des forces ! 
Mais au fait, si l'on est dans l'intime, pourquoi avoir passé tant de temps le soir à vous écrire (souvent entre 23h et 1h du matin) depuis un téléphone ? Avoir passé des heures dans des endroits improbables pour recharger une batterie capricieuse ?
Pour la publicité personnelle ? Evidemment que l'égo est là, on ne peut y échapper !
Mais il y a une autre raison. Dans la maison de mon enfance, une maxime gravée dans la pierre accueille le visiteur, je vous la livre : "Le meilleur moyen de garder son bonheur, c'est de le partager" (Je sais, je vais encore faire pleurer ma mère).

Merci à ma femme d'avoir compris et d'avoir rendu mon rêve possible. Je lui dis souvent qu'elle est la femme de ma vie ; maintenant je sais qu'elle est même au-delà.
J'ai hâte de retrouver Laura, Pierre et Anne-Marie

Merci de m'avoir suivi. Vous ne le savez pas ; mais vous m'avez terriblement aidé. Merci à tous d'exister.