Temps très très gris au réveil. Je plis mon couchage, laisse mes affaires sur place et m'en vais chercher pain frais et croissant. Le temps d'avaler mon petit déjeuner et je suis au Super U pour mes courses. En sortant du magasin, ça y est, c'est reparti. La pluie ne me quittera plus jusqu'au lendemain.
Ce fût une jounée misérable. Paysages inintéressant (pour le peu que je pouvais deviner avec une visibilité de 300m), pose de midi sous un appenti de grange en bien mauvais état. Les ruisseaux débordent de partout. Tout est trempé ; même les vaches ont l'air perdues. C'est quand même idiot, j'ai tous les outils à la maison pour construire une arche et me voilà coincé ici, impuissant à la montée des eaux !
C'est trempé et épuisé que je pousse la porte du café de Varennes sur Servron. Un client sympathique et un peu envieux de ma liberté m'offre mon diabolo. Merci à lui. La patronne arrive et se renseigne sur mon cas. Vu le temps, elle se fait du souci pour moi. Elle passe plusieurs coups de fils, mais pas de chambre disponible alentour. La seule solution est un camping à la ferme à 2km de Varennes et à 800m de ma route. J'explique que j'y vais à pied ; mais là ça n'a pas été possible. Il était hors de question qu'elle me laisse repartir sous la pluie. Elle me conduisit en voiture au camping "Terre ferme".
Bienvenue à Goudaland ! Les propriétaires sont hollandais, la clientèle aussi. Vous allez pas me croire ; mais certains se déplacent avec des sabots jaunes aux pied, comme sur les cartes postales. Je me fais vite repérer ...et m'aperçois que certains n'approuvent pas vraiment l'arrivée de ce drôle d'étranger qui ne parle même pas la langue de la principauté ! Finalement, je découvre un couple de charentais, complétement perdus et tellement heureux de trouver un français ici, si loin de son pays. Je me rapproche également d'une famille allemande aussi perdue que les charentais. Drôle d'Europe !
C'est sous une pluie battante que je monte la tente. Youpi ! Même si j'ai préparé le montage au maximun sous l'abri du bloc sanitaire ; je ne peux éviter les gouttes. Franchement, c'est dur et je sens que je suis en train de puiser dans mes réserves physiques sur une portion qui devait être facile. Demain le Jura commence et je ne suis pas frais pour l'attaquer. On verra bien.
Inutile de vous dire que je ne suis pas resté longtemps à la soirée chansons (hollandaises) pour les enfants.