La journée avait vraiment bien commencée. Tout d'abord, ce fut Philippe un cyclotouriste qui spontannément vint m'offrir une boite de sardines (Ces vacances étaient finies et il ne se voyait pas ramener ladite boîte dans ses bagages). Dites-moi un truc : ça se voit tant que ça que j'aime les sardines ? Mes copines de Temporis vont se marrer, moi qui en mangeait si souvent le midi (j'adorait quand elles me faisaient un petit air dégoûté. Les sardines ça ne doit pas être "girly"). Philippe voyageait avec un couple d'amis québécois, Denis et Linda. Ceux-ci fêtaient leur 30 ans de noces en faisant "la Loire à vélo" (message spécial pour Anne-Marie : mon amour, il te reste 10 ans pour te préparer pour faire le Québec en moto neige ou raquettes !). Le courant est tout de suite entre nous. Ils sont tout deux kiné et ont demandé à voir me mollets. J'étais surpris, mais ai exécuté sagement les 2 exercices qu'ils m'ont fait réaliser. Les voilà rassurés, j'avais passer les tests de souplesse haut la main. En me voyant arriver la veille, ils avaient été interloqués par la taille des bestiaux. C'est sûr, ils ont dépassé la taille fillette !
Mon copain Christian, un gars qui a le mérite extraordinaire d'avoir tenté de m'inculquer les bases du tennis pendant des années, est doté de bras qui imposent directement le respect. Sans entraîner chez moi une jalousie maladive, je dois dire qu'une pointe d'envie pouvait parfois naître en mettant ma petite menotte dans la sienne pour le saluer. Et bien dorénavant je suis moi aussi équipé course ; même si c'est plus compliqué de frimer pour moi, le biceps étant d'abord plus immédiat.
Un arrêt courses au Lidl du coin me fit voir le stress délirant subit par les employées de ces magasins discount.
Je repris mon chemin direction Amboise. Rythme impeccable, fatigue musculaire nulle et petite sieste au bord de la Loire. J'attaquai mon dernier tronçon avec une certaine vaillance. Malheur à moi. M'attendait là le plus rerrible des terrains. Je pense avoir marché 8km sur des chemins agricoles formés par des ornières de tracteurs. Les pneus de ces engins laissent des cannelures espacées de 5 cm. C'est comme marcher sur des barres de fer. Avec un sac de 20 kg, je ne vous raconte pas le bonheur. Moyenne horaire en-dessous des 3km/h. Je suis donc arrivé exténué à Rilly, l'objectif du jour.
Pas de camping, ou trop loin. C'est donc le lavoir et son abri couvert qui m'ont servi de refuge. Pas besoin de monter la tente, et un robinet à disposition pour me doucher de façon tonique avec ma gamelle. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.